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...Chez Francky

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GE00804V - Communication

Introduction au Pecha Kucha et à la communication orale

 

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Kesako Pecha Kucha ? Un rapport avec Pikachu ? Que nenni à part son origine nippone !

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Qu'est ce que le Pecha Kucha (ou pechakucha) ? Ce nom étrange désigne une méthode de communication inventés par 2 architectes installés à Tokyo : Astrid Klein et Mark Dytham dans les années 2000. Le terme est japonais et signifie : bavardage, bruit fait par la conversation. C'est un exercice de style d'expression basé sur une règle simple : l'image contrôle le discours. Démarré en 2003 d'abord en catimini, la technique est devenue "mode" et depuis est organisée dans plus de 700 villes dans le monde : « les nuits du PechaKucha »

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Pourquoi ? Cet exercice est né d’un constat accablant : 80% des présentations powerpoint sont à mourir ! C’est même devenu une expression commune aux USA : « death by Powerpoint ». Les diapos sont couvertes de textes, trop compliquées, peu imagées, à faible impact visuel il y en a trop peu, l’intervenant est mou, statique, il lit, le sujet est mal traité, et le public maltraité ! Personne ne le dit ouvertement et pourtant tout le monde le pense : la très grande majorité des présentations powerpoint sont purement et simplement à mourir d'ennui ! Soit les présentateurs font défiler les slides à la vitesse de l'éclair et dans un débit de miltraillette épuisant, soit (et c'est le cas la plupart du temps !) le communicant passe un temps fou à parler sur la même diapo et tout le monde décroche ! Or l’utilisation de Powerpoint est devenue quasiment obligatoire !

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Kesako ? Les deux architectes, adeptes de la communication ont donc mis au point une méthode de présentation qui n’est pas un exemple type mais un excellent exercice à faire pour ceux qui veulent apprendre à rendre leur discours plus vivant, leurs présentations plus efficaces : le pechakucha. Il s’agit de créer une présentation autour d’un thème, d’accorder son discours aux diapositives de façon à parler (ou non) sur chaque diapo pendant 20 secondes seulement, et ce, sur 20 diapos. L’intervenant ne manipule pas puisque la transition entre les diapos est automatique au bout de 20 secondes. À lui de gérer son temps de parole pour que ça coïncide avec les diapos. Ne pas démarrer trop tôt ou trop tard, dire tout ce qu'on a dire sur les visuels qui passent en arrière-plan, ni trop, ni trop peu... Ça a l'air tout bête comme ça ! Et ça n'est du tout, ça demande réflexion, écriture, apprentissage, maîtrise...

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Les temps : Bien évidemment l’idée n’est pas que toutes vos présentations fassent 6mn40 ! À part pour l'exercice du pechakucha, aucune présentation ne fait 6mn40 ! Comme il n'existe pas de championnats de fractionnées, mais du fond ou du demi-fond, il est vivement recommandé de faire des fractionnées pour progresser en fond !!

On sait qu’une présentation dure généralement plus de 10 mn et moins de 3 heures. Concrètement :

  • une présentation de projet, un entretien d’embauche dure rarement plus d’une dizaine de minute
  • Une soutenance de master est en général bloquée sur 15 à 25 mn
  • Une soutenance de doctorat est un peu plus « large » , de l’ordre de 40 mn (la tendance est à une diminution générale des temps de parole !)
  • Une conférence est en général programmée sur 1 heure, parfois 1 heure 30 mn
  • Un cours magistral, si l’orateur est performant peut durer 2 heures, 3, parfois même 4 heures, mais c’est de plus en plus rare !!!
Il faut savoir une chose sur le temps d’écoute (et non plus de parole) : personne n’est attentif plus de 20 à 25 mn ! Donc le principe du pechakucha est juste de se forcer à un apprentissage débit / adéquation vue/discours / rythme d’exposé !

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Combien de mots ? Pour avoir une idée de la quantité de « choses » que l’on peut dire en 20 secondes, on peut se baser sur les critères classiques de la parole. Par exemple, une conversation c’est de l’ordre de 200 mots par minute. Si je lis ou je récite, je vais pouvoir « normalement » dire la première strophe de la chanson « Orly » de Jacques Brel. Ce qui concrètement correspond à 4 lignes d’écriture sous word en calibri 11. Il va donc faire vous baser sur cette référence pour « penser » votre pechakucha. En d'autres termes : qu'allez-vous dire en 4 lignes le temps que la diapo passe ses 20 secondes à l'écran qui soit pertinant, efficace, communicant !

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Et vous ? La première chose à faire quand on veut s'entrainer au pechakucha est de tester son propre débit. Prenez un chrono à 20 secondes et parlez normalement. Combien de mots avez-vous dit ? Combien de lignes ? Si vous êtes très lent (style jamaïcan embrumé) vous ne dépassez guère les 2 ou 3 lignes (calibri 11), si vous êtes ultra speed (style marseillais branché sur le 380 volt) vous pouvez dépasser les 6 lignes. Dans un cas comme dans l'autre, le discours est inaudible ! Il est important d'apprendre à parler à un rythme dynamique et supportable !

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Comment écrire ? Attention, vous n'écrivez pas ici pour un texte qui sera lu, mais pour des mots qui seront dit ! C'est différent. De belles phrases peuvent être difficile à dire (de même qu'un langage commun peut être assez désagréable à lire !) . Il vous faut donc apprendre à écrire pour dire, de même qu'il vous faut apprendre à ponctuer vos phrases pour respirer. Ce que vous allez dire doit paraitre "naturel".

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À voir : Au final, voilà le visuel qui va apparaitre et voilà ce qu'on va entendre : "Ils sont plus de deux mille , et je ne vois qu'eux deux La pluie les a soudés , semble-t-il l'un à l'autre  Ils sont plus de deux mille  , et je ne vois qu'eux deux Et je les sais qui parlent - Il doit lui dire: je t'aime - Elle doit lui dire: je t'aime - Je crois qu'ils sont en train - De ne rien se promettre - C'est deux-là sont trop maigres - Pour être malhonnêtes  Ils sont plus de deux mille , et je ne vois qu'eux deux". Et il faut penser chaque diapo en ce sens : un visuel + un texte dit (il n'est pas utile ici qu'il soit forcément écrit sous la diapo en commentaire, puisque vous allez le "dire").

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Raconter une histoire : Donc, l’exercice de pechakucha va consister à « raconter une histoire », sur 20 diapos, avec un début, un milieu et une fin, en 20 secondes par diapo, avec visuel et texte en adéquation. Tout un apprentissage en 2mn40, comme tout un marathon en une série de fractionnées !

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Les étapes de création : Voici les différentes étapes pour préparer votre pechakucha

  1. Définir le sujet (il faut connaitre et aimer son sujet sinon c’est impossible !)
  2. Écrire un scénario « large » (de quoi je parle d’abord, puis ensuite, comment j’introduis, comment je conclus…)
  3. Écrire le texte de chaque diapo (Dans la zone « commentaire »), il sera toujours temps de faire un copier/coller word après
  4. Adopter un style (harmonie colorée) (de quel sujet je parle ? C’est quoi mes couleurs ? Qu’est ce que « j’aime »…)
  5. Faire une mise en page générale (utiliser la technique du masque : fond, textes de marges, logos…)
  6. Faire le visuel de chaque diapo : Qu’est ce que je mets à regarder pendant que le public entend ça ?
  7. Tester adéquation « discours » / « visuel »
  8. Tester  temps de discours / temps de passage
  9. Répéter ou apprendre par cœur (quelques notes éventuelles mais pas de lecture, théoriquement tout se fait "sans filet" !)
  10. Envoyer !

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Dans le diaporama : Sous Powerpoint, il faut aller dans le menu transition, chosir une transition "simple", en automatique (décocher au click, cocher en automatique), toute les 20 secondes, appliquer partout.

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Au final, cet exercice donne l'effet dont je vous avais déjà parlé : l'improvisation préparée, un langage naturel, qu'on pourrait croire spontané mais qui s'accorde parfaitement avec les visuels qui défilent et apporte tout son lot d'information parfaitement structuré, enjoué, rythmé, communicant !

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Où me mets-je ? Dans le cas d'une présentation in vivo, à côté de l'écran sans cacher la diapo, face au public (et pas de profil) pour être un "complément vivant et parlant" des diapos qui défilent

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Là on voit ! ATTENTION : vous ne faites pas du commentaire de diapo de type : "là on voit, et là c'est..." C'est catastrophique et ça n'est pas l'objectif de l'exercice. Théoriquement, vous ne voyez même pas les images qui défilent ! C'est l'assise orale d'un discours visuel.

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Matos : Faites très attention au matériel : le visuel, le discours (micro ou pas) il faut vraiment tester le fonctionnement correct avant ! Ici ce n'est pas très grave, dans une soutenance ou un entretien d'embauche, c'est beaucoup plus embêtant...

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Plus que jamais, parce que le temps passe vite et que 20 secondes c'est très court : démarrer vite et fort pour "emballer" dès le départ ! Pas d'hésitation, de "euuuuhhhhhhh...". Pas non plus de "bon alors..." pour commencer ou de "et voilà !" pour finir

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C'est jamais inutile de le rappeler : un sourire et un ton enjoué est toujours plus agréable que quelqu'un qui fait la gueule ! Mais inutile de nous faire les insupportables sourires pré-programmés à la Karine Le Marchand !!! si ce n'est pas franc, le public le voit tout de suite !

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Bon d'accord, ce n'est valable que pour le présentiel, mais c'est hyper important : vous vous exprimez surtout avec votre corps plus qu'avec votre voix ! Inutile de courir, mais surtout ne pas être au garde-à-vous à côté de l'écran !

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De même, vos mains et vos bras sont des prolongements de votre parole, utilisez-les ! (un italien sans mains est un muet !) Évitez les gestes de mains ou de bras "encodés" (spécialité des présentateurs de M6 !), il faut que ça reste spontané et c'est très souvent lié à votre caractère expansif ou non. Pas de robotisation des gestes !

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Très important : surtout si vous êtes en visio : éclairage par devant et par en ombre chinoise ! Il faut qu'on vous voit !!!

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Regardez les gens en face. Si c'est une caméra, elle doit être à hauteur des yeux ! si c'est en public passer d'une personne à une autre, mais regardez-les dans les yeux, sans les fixer trop longtemps, sans regarder toujours la même personne, mais surtout : n'ayez jamais le regard dans le vide qui donne l'impression que vous ne parlez qu'à vous et que, forcément, ça n'intéresse que vous !

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Les silences, les légers temps morts, les pauses de 2 ou 3 secondes sont comme des respirations, des reprises en main, des micro-repos indispensables à l'auditeur pour absorber le discours. Il faut remplir la bouteille en plusieurs fois en arrêtant le robinet pour laisser sortir l'air ! (ouah, c'est beau ce que je dis ! notez !)

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Exemples : Il existe des techniques et des « jeux » dérivés du pecha kucha. Le plus célèbre et le plus en vogue à l’heure actuelle dans nos milieux est « ma thèse en 180 secondes ». Vous les trouverez condensées là. Les présentations « ignite » (littéralement « enflammer ») sont très proches des pecha kucha : 5 mn, 20 diapos. Comme la présentation est beaucoup plus courte, l’importance est mise sur la personne et la promotion d’un concept, d’une idée… Mais n’est-ce pas ce qu’on retrouve dans les fameux radios crochets et tous ces concours TV ???

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Le site officiel : vous pouvez aller jeter un oeil sur le site officiel, anglo-saxon du pechakucha où vous trouverez des exemples et des partages de la déormais "communauté pechakucha"...Attention cependant parfois aux étranges dérives de "management"...

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Pour conclure, je le répète : vous ne ferez jamais vraiment de pechakucha ! C'est un exercice pour vous apprendre à prendre la parole en public, à vous aider d'un support visuel, à aller à l'essentiel, à passionner, à être vivant et à le dire haut et fort ! J'ai eu des retours d'anciens étudiants aujourd'hui dans le monde professionnel qui m'ont ouvertement dit que cet "entrainement" leur avait été d'un grand secours...

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