Faire une bibliographie
La bibliographie est indispensable à tout travail scientifique et en particulier les mémoires à partir de la 4ème année. Que faire ? Comment ? Comment présenter ? Où trouver de la biblio ? Voici quelques clés, mais d’ores-et-déjà une règle fondamentale (que vous oubliez trop souvent !!!) : DONNER DES RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES SIGNIFIE QU’ON A LU CES RÉFÉRENCES !!!!
Faire de la bibliographie ça n’est pas faire une liste d’ouvrages pour « faire bien » en fin de mémoire ! Avoir une bibliographie a plusieurs intérêts fondamentaux dans la recherche en particulier mais également dans la vie en général ! Peut-être le critère principal : faire une bibliographie signifie qu’on s’est renseigné, qu’on a lu, qu’on s’est ouvert, qu’on a appris autrement que dans un cours ou sur une vidéo ! Faire de la bibliographie c’est ouvrir un livre et ouvrir un livre c’est forcément devenir plus intelligent…
- Elle permet de montrer qu’on a pris en compte ce qui a déjà été fait (ou tout au moins publié) par d’autres et que personne ne part de zéro !
- Elle permet de se représenter les différentes approches possibles d'un même objet, d’une même problématique, d’un même questionnement.
- Elle montre qu’on « respecte » les auteurs en les citant et pas simplement en repiquant leur travail
- Elle permet d’éviter le plagiat… ce qui peut être risqué.
- Elle permet de diffuser les savoirs en « chainant » les ouvrages dans un continuum
- Elle permet enfin de montrer que vous « maitrisez » le sujet sur lequel vous travaillez également par les assises littéraires.
Attention, une bibliographie ne doit pas contenir TOUS les ouvrages ou articles sur un thème, mais TOUS les ouvrages ou articles que vous avez utilisés dans votre travail. La bonne démarche n’est pas de trouver TOUTES les références, mais de lire, d’utiliser et de citer LES BONNES références. Cela peut-être des livres bien sûr, mais aussi des articles, des pages Internet, des blogs (de plus en plus fréquent chez les scientifiques), une thèse, un mémoire, un article de journal, une conférence, un document audio, video… Selon Google en 2010, 130 millions de livres auraient été publiés depuis l’invention de l’imprimerie. 1,8 millions d’articles scientifiques sont publiés chaque année ! Qui peut désormais se prétendre exhaustif dans sa recherche bibliographique ? Personne. Mieux vaut une bonne référence, fondamentale, reconnue et bien exploitée que des dizaines de références « tape-à-l’œil » inutiles.
Faire une bibliographie relève généralement de la technique des « dominos » ! L’un renvoi sur un autre qui renvoi sur un autre et… ça n’en finit jamais ! Il faut donc procéder avec méthode en allant du plus simple au plus « pointu » :
- Repérer (et lire !) un ou plusieurs ouvrages (généralistes) de base qui font référence dans le domaine de la recherche – En théorie, ces ouvrages vous sont indiqués par vos directeurs
- Dans ces ouvrages ou références aller fouiller les références bibliographes en fin d’ouvrage ou de publication. En général votre recherche va commencer à s’affiner. Attention, il s’agit bien de faire un tri dès ce stade
- Ces références vont vous donner des noms d’auteurs, des mots-clés, des pistes… ce sont ces pistes que vous allez explorer à travers, notamment, les moteurs de recherches bibliographiques
Il existe des normes (ISO 690) très précises de structuration des citations bibliographiques (allez télécharger ce document par exemple : http://www.hesav.ch/docs/default-source/biblio-docs/apa-6-provost/regles-et-normes-pour-les-citations-et-les-references.pdf?sfvrsn=6) Le principe n’est pas d’avoir un système ultra codé, mais plutôt un système de classement clair, structuré et valable pour toutes les citations. On ne peut pas se permettre de citer par le nom d’auteur dans un cas, par l’éditeur dans un autre… Vous trouverez quelques règles simples et très claires de mise en page à propos de vos citations sur le site : https://www.reseau-canope.fr/savoirscdi/centre-de-ressources/fonds-documentaire-acquisition-traitement/le-traitement-documentaire/citer-ses-sources-et-presenter-une-bibliographie-lycee.html
Nous prenons ici quelques exemples de citations depuis le site de l’INRA Montpellier. Dans tous les cas, quand vous choisissez un type de citation, vous restez sur cette forme pour tout votre texte.
- Si un auteur : le nom, l’année le tout soit entre parenthèses, soit entre crochets
- Si 2 auteurs : le nom et le nom, l’année le tout soit entre parenthèses, soit entre crochets
- Si plus de 2 auteurs : le nom et al. (qui signifie « et autres » en latin), l’année le tout soit entre parenthèses, soit entre crochets
Il arrive que l’on soit amené à inclure une partie du travail d’un auteur dans le corps même de notre texte. Dans ce cas, le texte doit être retranscrit à l’identique entre guillemets, de la ponctuation aux éventuelles fautes (éventuellement en italique). On fait suivre cet extrait par le nom de l’auteur, de la date et de la page dans laquelle se trouve l’extrait. Si c’est une partie de la citation il faut rajouter des points de suspension
Pour citer un ouvrage papier, l’on indique le nom de l’auteur, son prénom par son initiale, le titre de l’ouvrage en italiques, le lieu d’édition, l’éditeur, la date de publication (si l’ouvrage fait partie d’une collection, indiquez également la collection puis le numéro de la collection).
Pour citer un site Web, l’on indique le nom du site ou de l’organisme du site, le titre de la page d’accueil du site avec la mention [en ligne], le lieu d’édition, la date de mise à jour, la date de consultation entre crochets et l’adresse URL
Pour toutes les autres formes de citation, je conseille vivement d’aller télécharger les règles sur : http://www.hesav.ch/docs/default-source/biblio-docs/apa-6-provost/regles-et-normes-pour-les-citations-et-les-references.pdf?sfvrsn=6
Pour classer vos références bibliographiques : faites simple ! Par ordre alphabétique, par ordre d’apparition par rapport aux citations dans votre texte ou par type de document. Le plus souvent l’ordre alphabétique est le plus facile à « éplucher »
Voici un exemple de présentation bibliographique comme il en existe tant (ici sur l’INRA Montpellier) ! Il vous suffit d’ouvrir une thèse par exemple pour voir comment c’est structuré et présenté !
Dès que la bibliographie devient importante, il est indispensable de devoir la gérer. Je ne saurais trop recommander l’utilisation DU logiciel référence en matière de gestion bibliographique : Zotero. Gratuit, puissant, compatible ave word et indexé directement dans les moteurs de recherche… Citons également Mendeley et Endnote
Attention : vous pouvez peut-être aussi commencer à chercher le plus simplement du monde en allant à… la bibliothèque !!!! Les bibliothèques (universitaires notamment) sont aussi des lieux précieux pour échanger, chercher, trouver, demander, s’intéresser, fouiner, feuilleter, interroger, regarder, penser… rêver. Par contre, c’est vrai qu’on y trouve rarement des Pokemons à chasser ! Une autre chose qui peut être pas mal aussi pour trouver les bons titres des bons bouquins : demander à ses profs, à son directeur, à ses encadrants !
Ensuite, bien sûr l’outil universel pour faire sa bibliographie, désormais, c’est Internet. Et la recherche peut-être phénoménale et … sans fin. C’est bien connu : désormais on trouve TOUT sur Internet, le problème est donc de savoir le trouver !
Moteurs de recherche généralistes . Bon, je ne vous apprends rien, naturellement la recherche bibliographique commence par l’utilisation de moteurs de recherche généralistes. D’un côté « Google », de l’autre « Bing » le moteur de recherche de Microsoft. Entre les 2 : « Yahoo ». Pour la petite histoire, en France, en 2014, Google c’était 93% des interrogations… Par contre il est intéressant de jeter un œil sur un moteur de recherche en pleine expansion : Baidu… C’est chinois bien sûr ! Ces recherches par moteurs généralistes vont vous permettre de trouver des sources sur les sites d’éditeurs, sur les sites d’auteurs, mais également des documents de vulgarisation. Pensez également à des outils comme Youtube ou Dailymotion, la vidéo est désormais un vecteur de transmission du savoir fondamental.
A propos de Google. Quelques petites précisions à propos de la recherche sur Google en général :
- N’hésitez pas à aller faire de la recherche avancée sur Google
- Pensez également à gérer les paramètres de base (notamment avec l’icône « outil » à droite)
- Enfin, pensez à ouvrir des options supplémentaires avec la fenêtre « outils de recherche », dans le cas des images par exemple, c’est très pratique
Moteurs de recherche « scientifiques ». Dans les moteurs de recherche plus « scientifiques » maintenant, impossible de passer à côté de Google scholar bien sûr, mais il peut-être utile d’aller jeter un œil également sur Google books. Il est possible que des ouvrages dans « books » n’apparaissent pas dans « Scholar ». Citons également ISI Web of knowledge accessible sur inscription désormais Web Of Science et un excellent moteur de recherche bibliographique : Scopus, hélas, payant !
Moteurs de recherche disciplinaires. Bien évidemment il convient de citer en priorité : hal (https://hal.archives-ouvertes.fr/) le moteur de recherche (et de dépôt) des archives ouvertes. Les chercheurs CNRS ont désormais obligation de dépôt de leurs publication dans HAL qui comprend près d’un million de références. Penser également à aller sur Isidore pour ce qui concerne les SHS, avec 3,3 millions de ressources. (http://www.rechercheisidore.fr/) Pour la petite histoire, Isidore est un « moteur » qui « moissonne » les métadonnées (informations sur la nature d’un document) selon un protocole dit OAI-PMH (Open Archives Initiative Protocol for Metadata Harvesting ) en passe de devenir un standard international reconnu et universel. Le principe est que les différentes bases de données sont réparties et que les échanges ne se font que par un protocole d’interrogation de métadonnées. C’est l’avenir du fonctionnement de l’interopératibilité des bases de données, dans la droite ligne de l’open source.
Le SUDOC. Le catalogue du Système Universitaire de Documentation est le catalogue collectif français réalisé par les bibliothèques et centres de documentation de l'enseignement supérieur et de la recherche. Il comprend plus de 10 millions de notices bibliographiques qui décrivent tous les types de documents (livres, thèses, revues, ressources électroniques, documents audiovisuels, microformes, cartes, partitions, manuscrits et livres anciens...) Le catalogue Sudoc décrit également les collections de revues et journaux d'environ 2000 établissements documentaires hors enseignement supérieur (bibliothèques municipales, centres de documentation...) Enfin, il a pour mission de recenser l'ensemble des thèses produites en France. http://www.sudoc.abes.fr . L’interrogation du SUDOCV permet d’obtenir tout ou partie des documents (selon droits et niveaux de numérisation) mais aussi la disponibilité « physique » par localisation.
Le GERFLINT. 2 métamoteurs sur les revues où il est intéressants de faire de la recherche de sources : Le Gerflint (Groupe d’études et de recherches pour le français langue internationale) est un programme mondial d’édition et de diffusion scientifiques francophones rattaché à la Fondation Maison des Sciences de l’Homme, et dont le Siège est en France. Il crée, coordonne, publie, édite et indexe un réseau mondial de revues scientifiques respectant les standards scientifiques et éditoriaux internationaux. (http://gerflint.fr/) Complété par le réseau : Mir@bel assez bien fait (http://www.reseau-mirabel.info/)
Moteurs de recherche d’éditeurs. Il peut être utile également d’aller jeter un œil sur les sites d’éditeurs. Il faut savoir que la recherche se limite aux articles de l’éditeur. Elsevier est le plus connu des éditeurs scientifiques, et très ancien (1880) avec un fonds très important, notamment 2 000 journaux scientifiques différents. Une grosse polémique est née autour de la Maison Elsevier à propos des coûts d’achat des revues et des droits des chercheurs à l’accès aux articles (qu’ils ont eux-mêmes écrits !).(http://store.elsevier.com) Citons également SpringerLink, d’origine allemande, 3ème groupe mondial en matière d’édition scientifique : http://www.springer.com. Pour en savoir plus : Un excellent point du CNRS sur l’édition scientifique (2015) à l’heure du numérique à télécharger en pdf sur : http://www.cnrs.fr/dist/z-outils/documents/Distinfo2/Distetude2.pdf
Moteurs de recherche distributeurs. Enfin, on ne peut pas passer sous silence des moteurs de recherches commerciaux sur lesquels il est toujours possible de trouver des informations bibliographiques complémentaires. Pour être un peu chauvin citons la FNAC bien sûr (www.fnac.com), mais surtout Amazon, dont on peut critiquer l’attitude vis-à-vis de son personnel, mais auquel il faut bien reconnaître aussi l’incroyable efficacité ! (http://www.amazon.fr/) (Eh, cela dit en passant : vous avez vu les couleurs Fnac et Amazon ? Noir et Orange tous les deux ! Etrange non ?)
Moteurs de recherche de réseaux scientifiques. Trois grands réseaux dominent actuellement :
- ResearchGate (http://www.researchgate.net/), c’est la référence reconnue par tous.
- Mendeley (https://www.mendeley.com/), à l’origine simple moteur de gestion bibliographique scientifique, Mendeley est désormais une énorme base de données et un réseau social de scientifiques en plein développement. A suivre de près.
- Academia.edu (https://www.academia.edu/). Il se développe une polémique autour d’Académia.edu notamment autour des pratiques vis-à-vis des droits d’auteurs. Il faut savoir que derrière « Academia », c’est « Google »…
Site URFIST. Pour compléter la recherche, rendez-vous également sur la page de l’URFIST de Rennes intitulée « 50 outils de recherche de l’information scientifique » où vous trouverez de nombreux liens très intéressants. (http://www.sites.univ-rennes2.fr/urfist/ressources/connaitre-les-moteurs-de-recherche-de-linformation-scientifique/50-outils-de-recherche-po)