Expo MSH 2017
Exposition "Fac-similés"
Maison des Sciences de l'Homme de Toulouse
17 décembre 2016 - 21 mars 2017
L'idée développée dans le cadre de cette exposition (réalisée avec l'appui de Laurent Jégou, Joseph Buosi et François Aussaguel) était de montrer (pratiquement pour la première fois !) des cartes célèbres, riches et représentatives de l'Hisotire de la Cartographie en taille réelle. Profitant du "volumique" hall d'accueil de la nouvelle Maison de la Recherche de l'UT2J, nous avons pu réaliser et afficher 18 cartes dans leur format d'origine (et avec des détails les plus proches de la réalité originelle) en utilisant au mieux les murs, les balcons, les grilles... certaines cartes dépassant les 4 m² !!!
Ainsi, le public a pu se rendre compte de l'incroyablke travail de Mercator, des Cassini ou des cartographes chinois dans les conditions d'une exposition d'art "classique", à savoir les oeuvres sdut toiles disposées dans les différents espaces et une feuille de salle présentant en quelques lignes les oeuvres.
Textes et icônes réalisés pour la feuille de salle (et lien de téléchargement) :
Regardez ces cartes comme si vous regardiez des tableaux ! Qu’elles aient 100 ans ou 1 000 ans elles révèlent les progrès de la connaissance du monde, les avancées technologiques, les découvertes de leur temps et la prise de conscience d’une aventure planétaire… Chacune est unique, mais chacune est un instantané d’une histoire entamée il y a plus de 2 500 ans : l’histoire de la représentation du monde, la cartographie. Nous les avons classé arbitrairement par ordre chronologique, mais à vous de les découvrir au gré de la visite…
90-168 - Géographie de Ptolémée - Si aucune « carte » de Ptolémée (Claúdios Ptolemaîos) n’a été retrouvée, cet astronome grec a écrit de nombreux traités, dont « La Géographie » qui fait la synthèse des connaissances de l’époque (7 volumes descriptifs et 1 volume cartographique). C’est sur ces bases qu’ont été réalisées des cartes du monde méditerranéen, mais également des régions jusqu’en Chine, entre le IXe et le XVe siècle. Ptolémée a en quelque sorte posé les bases de la Géographie ! (Poster réalisé par François Aussaguel)
Entre 1213 et 1373 ( ?) - Mappemonde d’Ebstorf - 300 x 300 cm (échelle ½) – BNF - Ebstorf n’est pas le nom de l’auteur, mais d’un couvent des bénédictines en Allemagne où a été découverte cette mappemonde en 1830. A l’origine réalisée sur 30 peaux de chèvres cousues, puis détruite en 1943 (. L’auteur était probablement Gervais de Tibury, un clerc anglais de la cour d’Henri II. La mappemonde d’Ebstorf est la plus grande et la plus complexe des cartes connues du Moyen-Âge. C’est également un témoignage mythologique
1300 - Mappemonde de Hereford - 153 x 133 cm – Vélin - Hereford - La mappemonde découverte dans la cathédrale de Hereford (dans l’ouest de l’Angleterre) et signée de Richard de Haldingham représenterait une œuvre cartographie « mixte » reprenant la symbolique religieuse du monde dit du « T dans l’O » du Moyen-Âge (l’Europe, l’Asie et l’Afrique séparées par un T symbole de la Méditerranée, du Tanaïs et du Nil et entouré de l’océan) mais également les connaissances géographiques de l’époque.
1375 - Atlas catalan - 65 x 300 cm – 6 feuilles de vélin - BNF - L’atlas catalan a été réalisé par Cresques Abraham, un cartographe dit de « l’école majorquine de cartographie ». C’est à Palma de Majorque (aux Baléares) qu’au cours des XIVe et XVe siècles, qu’un grand nombre de cartographes (juifs pour la plupart) ont réalisés des chefs-d ’œuvres cartographiques pour le roi d’Aragon et poseront les bases de la cartographie moderne, notamment à partir des récits de Marco Polo…
1507 - Mappemonde de Waldseemuller - 129 x 232 cm - Parue sous le titre de : Universalis cosmographia secundum Phtolomaei traditionem et Americi Vespucii aliorumque lustrationes, la mappemonde réalisée à Saint-Dié des Vosges sous la direction de Martin Waldseemuller (cartographe allemand) est la première carte murale imprimée (technique de l’imprimerie). Elle est surtout la première carte où apparait le nom du continent découvert quelques années auparavant : l’Amérique en hommage à Amerigo Vespucci.
1533 - Portulan de Jacobus Russus de Messine - 104 x 50 cm – Parchemin - Archives nationales des Pays-Bas - Giacomo Russo était un cartographe italien de la Renaissance et son travail est un excellent exemple de portulan (de l'italien portolano, livre d'instructions nautiques et donc carte utilisée en navigation) ici la carte de la Méditerranée. Initiés au XIIIe siècle les portulans ont été utilisés jusqu’au XVIIIe siècle. Leur forme particulière est celle d’une peau (parchemin, plus « résistant » en mer !). Les lignes (rhumb) qui les parcourent servent aux marins pour « prendre des caps » par rapport aux vents dominants
1539 - Carte Marina de Olaus Magnus - 125 x 170 cm – 9 bois gravés – Bibliothèque de Bavière - Munich - Dernier archevêque de Suède Olaus Magnus réalise, pendant près de 12 ans, en exil, cette carte de l’Europe du nord qui sera imprimée à Venise en 1539. Cette œuvre est un travail cartographique précis (décrivant tous les pays de la Baltique, y compris l’Islande et les côtes du Groenland) mais également un manifeste religieux et quasiment mythologique par toutes les créatures représentées.
1569 - Mappemonde de Mercator - 250 x 128 cm - Cosmographe à l’université de Duisbourg à partir de 1552, Gérard de Kremer (dit Mercator) s’attache à représenter le monde dans un système de projection cylindrique du globe qui conserve les angles, à l’origine, pour aider les navigateurs. En 1569, il publie 18 feuilles qui recense l’état des connaissances cartographiques du monde et dans un système qui est encore utilisé aujourd’hui : la projection de Mercator.
1602 - Mappemonde de Matteo Ricci - 182 x 365 cm (échelle ½) - Matteo Ricci est un des premiers moines jésuites à pénétrer en Chine et à être reconnu dans tout l’empire. Ayant la maîtrise des connaissances cartographiques occidentales mais également de la langue chinoise, il réalise des mappemondes afin de faire connaitre le reste du monde aux chinois en ayant pris soin de mettre la Chine « au centre du monde »
1682 - Côtes de France rectifiée La Hire - 21 x 27 cm - Sur ordre du roi Louis XIV, Philippe de La Hire, en s’appuyant sur les premières techniques de relevés par triangulation, réalise cette petite carte « rectifiée » des côtes de France en 1682 qui va annoncer des calculs de positionnement beaucoup plus scientifiques et précis (prémisse au travaux des Cassini un siècle plus tard). Voyant le résultat, le roi aurait dit : « Ces chers messieurs de l’Académie,[ …] m’ont pris plus de territoire que tous mes ennemis réunis ! »
1701 - La grande Tartarie de Semyon Remenov - 57 x 76 cm - Cette carte est extraite du premier atlas géographique russe publié et compilant les connaissances, notamment ici de la Sibérie sur la répartition des peuples cartographiés sur 23 feuillets par Semyon Remezov Ulyanovich (géographe russe, cartographe et historien) et ses fils au début de 1701
1710 - Carte de tous les pays de l’Univers de Rokashi Hotan - 114 x 143 cm - Voici la première carte du monde imprimée au Japon en 1710 et réalisée par un moine bouddhiste Rokashi Hotan. Elle combine les connaissances géographiques (L’Amérique et l’Europe apparaissent en haut à gauche) et la vision bouddhiste mythologique du monde (centré sur le continent «Jambudvipa » de la cosmographie du jaïnisme). Les textes sont des « références bibliographiques » utilisées par l’auteur.
1740/1780 - Carte de France de Cassini - Voici la première carte topographique et géométrique de la France réalisée par les Cassini (César-François, le père et Jean-Dominique son fils) entre 1740 et 1780. Elle s’appuie sur le système de positionnement par triangulation et constitue un travail extraordinaire de richesse et de précision en cette moitié du XVIIIe siècle. La carte de Cassini est encore LE référentiel de base en géohistoire et en cartographie historique en France à l’heure actuelle.
1812 - Carte géologique de la Grande-Bretagne de William Smith - 240 x 180 cm - Infatigable géologue de terrain et précurseur de la cartographie géologique moderne, William Smith, compile entre 1800 et 1812 toutes les données (notamment fossiles) lui permettant d’éditer « The Great Map », une carte géologique de la Grande-Bretagne au 1/300 000 d’une finesse et d’une précision inégalée… mais reconnue bien tardivement par la Geological Society britannique
1861 - Carte figurative des pertes de l’armée française de Minard - 21 x 24 cm - Il ne s’agit pas à proprement parlé d’une carte, mais bien d’une des premières tentatives de frise chronologique figurative alliant évènements, distances et effectifs et représentant l’état des troupes napoléoniennes à l’aller et au retour de la campagne de Russie entre 1812 et 1813. Charles Joseph Minard, ingénieur en Génie Civil a été un pionnier en matière de représentation graphique et statistique, notamment avec cette « carte de flux »
1873 - Carte des voyages de Livingstone en Afrique - 72 x 79 cm - Médecin, missionnaire, explorateur écossais, David Livingstone va explorer l’Afrique du sud et l’Afrique centrale entre 1851 et 1873. Cette carte de l’Afrique pratiquement « blanche » de connaissances géographiques occidentales servira de base pour les expéditions françaises, belges, allemandes et bien-sûr anglaises en Afrique à la fin du XIXe siècle. Elle servira également à jeter les bases des partages des empires coloniaux sur le continent noir.
1899 - Carte de la pauvreté à Londres (Charles Booth) - 160 x 223 cm - Voici probablement le premier travail cartographique sociologique. Charles Booth est un réformateur anglais qui s’intéressa entre 1887 et 1902 à la problématique de la pauvreté dans les différents quartiers de Londres. Il fit appel à des méthodes statistiques et d’enquêtes de terrain alliées à des représentations cartographiques précises, jetant les bases de la cartographie sociale.
1962 - Carte pour préparer un voyage aux USA - 61 x 85 cm - Produite par General Drafting Company, cette carte était fabriquée et distribuée (comme de nombreuses autres) par les compagnies pétrolières américaines et distribuées dans les stations-services. De fait, elle cumule, par le jeu des pictogrammes, tous les poncifs « géographiques » des États-Unis dans les années soixante. Superbement vintage !