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Remonter le temps

Diapositive1

Sous cette très belle phrase : "Remonter le temps" se cache un site extrèmement intéressant pour le géographe : l'accès à la quasi totalité des missions photographiques IGN depuis la création des photographies. Une mine inépuisable pour la photointerprétation et qui complète parfaitement le Géoportail. Autre avantage (et non des moindres !) du site : la possiblité de télécharger gratuitement l'essentiel des images en jp2.

Diapositive2 Entrée

Sur le site remonterletemps.ign.fr les données géolocalisées de l’IGN (photographies aériennes, cartes anciennes…) sont mises en valeur dans un contexte historique à travers 3 interfaces : un comparatif direct entre 2 fenêtres, une fenêtre pour télécharger une zone, une interface de commande. Le vrai grand intérêt de ce site est que l’IGN met à disposition gratuitement des milliers de clichés que l’on peut rapatrier et travailler en format image.

Diapositive3Interfaces

Il est possible de basculer d’une interface à une autre dans le menu du haut. Dans ce cours nous allons essentiellement travailler avec l’interface de téléchargement, mais il peut être très intéressant de réaliser une première approche avec le menu « COMPARER »

Diapositive4Approche par comparaison

L’interface est extrêmement simple : on choisit un lieu et les fenêtres s’adaptent automatiquement. Il est possible d’afficher 4 types de cartes : les cartes actuelles IGN, celles des années 50, les cartes d’état-major et les fonds Cassini. On va donc pouvoir avoir une « idée » des informations géoréférencées vers 2015 / 1950 / 1850 / 1750. Concernant les photographies aériennes ce sont les données les plus récentes (entre 2010 et 2017) et des photos entre 1950 et 1965 (et comme sur le géoportail, impossible de savoir exactement à quelles images ça correspond !). Ici nous avons affiché la zone aéroportuaire de Blagnac par exemple (ce qui est assez spectaculaire !!). Je recommande donc vivement de passer par cette interface faire une première approche visuelle et diachronique de la zone que l’on souhaite étudier, notamment pour vérifier qu’il y a eu de réels changements et que les données aéroportées et cartographiques existent ! En basculant directement de l’interface « COMPARER » à l’interface « TELECHARGER » on reste centré sur la zone de travail

Diapositive5Interface télécharger

Avant d’aller travailler sur une zone en particulier nous pouvons déjà jeter un œil sur l’incroyable base de données image de l’IGN sur la France. Déjà, on se rend compte que des photographies aériennes ont été prises (et numérisées par l’IGN) dès 1919, notamment, au nord d’Évreux ! Au total, sur la France, ce sont 19 566 missions aériennes répertoriées entre 1919 et 2017 ! Attention, ce ne sont pas des missions qui couvrent la totalité de l’hexagone ! Il faudra attendre les années 1940 pour avoir une couverture systématique

Diapositive6 Navigation

Quand vous choisissez une zone soit par la souris, soit directement sur le moteur de recherche (comme ici Blagnac), apparait sur la fenêtre une vue grisée et/ou orangée et une date en grisé sur le curseur du haut. Cette image signifie qu’il y a eu une mission aérienne numérisée de 1924 sur la partie est de la zone choisie. L’orangé montre l’empattement de la mission, c’est-à-dire la surface couverte par le passage de l’avion et les points orange le centre (ou le nadir) de la photo. Quand on passe sur ce point un rectangle bleu indique l’empattement de la photo. En cliquant dessus on y accède. L’image s’affiche, orientée au nord et avec ses caractéristiques techniques

Diapositive7Missions

Il peut donc y avoir plusieurs missions dans l’année dont une partie est incluse dans la zone de travail. Pour reprendre l’exemple de Blagnac, sur la zone choisie, il y a eu 2 missions en 1924. L’une couvre en partie l’est de la zone, l’autre pas du tout, simplement parce que c’était des missions photographiques pour couvrir Toulouse !

Diapositive8Exercice

Tapez « Pointe-à-Pitre » dans le moteur de recherche. Allez sur la dernière mission de 1963. Comment expliquer cette profusion de missions aériennes ?

Diapositive9Exercice

Voici une carte postale de Toulouse (quartier Marengo – école vétérinaire – statue Riquet) vers 1887 essayez de trouver la photographie aérienne la plus ancienne qui peut lui être associée. Date ? Références ?

Diapositive10Exercice - correction

C’est bien sûr un piège : l’école vétérinaire de Toulouse, créée en 1825 a d’abord été localisée du côté de Matabiau (seule la statue de Riquet n’a pas bougé !) avant de déménager à Lardenne en 1899 pour construire la gare… L’étudiant qui cherchera du côté de Lardenne cherchera la « nouvelle » école vétérinaire, mais pas celle de la carte postale. Le bâtiment existe toujours sur les premières photos aériennes de Toulouse en 1924, notamment sur l’image du 25 novembre.

Diapositive11Recherche

Donc pour faire une recherche, on commence par choisir sa zone d’une manière assez large et englobante pour visualiser les missions potentielles. On restreint éventuellement la recherche à une fenêtre de temps en jouant avec les curseurs sur la bande temporelle du haut. Dessous, s’affichent les missions, de 3 types :

  • Noir et Blanc
  • Couleur
  • Infrarouge couleur

Auquel il faut ajouter les missions « payantes » suivies d’un €. Mais une fois encore attention, toutes les zones ne sont pas couvertes ! Ici par exemple sur la région toulousaine, sur les 9 missions annoncées pour 1983, une seule passe vraiment au-dessus de Toulouse !

Diapositive12Téléchargement

Une fois le lieu et la date de mission choisis, cliquez sur le rond orange correspondant au centre de l’image. L’aperçu apparait avec les informations. Si l’image est payante : pas d’aperçu, une fenêtre d’infos pour commander. Cliquez sur télécharger gratuitement. Enregistrer l’image sur votre disque et vous l’aurez remarqué, c’est un format JP2.

Diapositive13Exercice

Récupérez l’image la plus récente possible où l’on voit « en entier » le lac principal de la Ramée à Tournefeuille.

Diapositive14Exercice - correction

Si l’on veut une image qui comprend tout le lac sur une seule image, il faut remonter à 2002. En 2006, pour avoir l’intégralité du lac il faudra récupérer au moins 2 images et procéder à un mosaïquage ! Donc, attention à l’empattement des images et à l’échelle de prise de vue.

Diapositive15Changer le format

Le format JP2 utilisé par l’IGN pour ses photos correspond à un format JPEG2000, soit le successeur du format JPEG. La très grande différence avec le jpeg classique c’est que le JP2 est un fichier qui compresse les images mais sans destruction. On a donc un format d’image qui peut être très léger (comme le jpeg) mais également sans pertes (comme le TIFF). Problème : tous les outils de traitement de l’image ne savent pas forcément lire le JP2. Vous avez des outils en ligne de conversion : convertio notamment qui est pratique, mais online-convert et d’autres encore. Attention, si vous voulez conserver l’intégralité des informations contenues dans l’image IGN sans perte, je vous conseille de convertir votre image jp2 et tiff et non en jpeg. Au niveau du poids (problème non négligeable, croyez-moi !) sur une image récupérée en jp2 et convertie en tiff, on a un rapport de 1 à 10. Toutefois, de plus en plus d’outils dans leurs versions récentes savent désormais lire le JP2. D’autres petits outils bien pratiques et légers à télécharger peuvent être utile aussi pour convertir les fichiers : Xnview, IrfanView, Xnconvert… Plus d’infos sur : http://www.hotfe.org/fr/convert/jp2-to-jpg

Diapositive16Conclusion

Le site remonter le temps est un trésor pour qui veut faire de la recherche diachronique sur le territoire national. Comme pour le Géoportail, quel pays a des données aéroportées depuis parfois les années 1920 et systématiquement depuis 1940 ? C’est une chance unique pour les géographes, mais aussi, désormais, les historiens ! Enfin, la politique de gratuité des données mise en place depuis quelques années par l’IGN sur les photographies anciennes ne peut qu’être applaudie ! Il y a eu l’ère des premières photos aériennes (qui perdure aujourd’hui), puis l’ère des satellites de télédétection (qui perdure également !), il semble bien désormais que l’imagerie aéroportée soit entrée dans l’ère des drones… Mais c’est une autre histoire…

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