Préparer sa soutenance
PRÉPARER SA SOUTENANCE EN 7 ÉTAPES (de master, mais pas que !)
Avant d’aborder les étapes de préparation de l’oral, un rappel indispensable trop souvent oublié : la présentation visuelle n’est qu’un appui à un discours. Le plus important, c’est ce que vous allez dire. C’est ce qui régit tout : quoi ? Combien de temps ? Comment ? Un beau diaporama avec un mauvais discours est une mauvaise présentation. Donc, commencez par penser à ce que vous allez dire…
… ce que vous allez montrer viendra alors naturellement en complément de votre discours. Et, ici encore un rappel indispensable : un maximum d’images, de cartes, de graphiques, de films, un minimum de texte, de chiffres.
La première étape de préparation de la soutenance consiste bien évidemment à partir de son travail de mémoire. Une soutenance que ce soit pour un mémoire de licence ou pour un doctorat en passant par un master est avant tout l’aboutissement oral d’un travail de recherche écrit. Les membres du jury ont théoriquement lu et corrigé le travail écrit avant la soutenance, mais l’oral est un exercice qui reprend en grande partie le travail écrit, même s’il doit être plus que ça. N’hésitez pas alors à reprendre également vos notes de terrain, vos fiches, vos brouillons pour y puiser éventuellement des informations complémentaires.
La deuxième étape consiste donc à extraire l’essentiel du travail écrit pour n’en retenir que quelques points. Voir à ce propos la séquence sur les étapes du story-board, mais déjà quelques pistes. La soutenance orale vient en conclusion d’un travail, on va donc prioritairement se concentrer sur la présentation des résultats. C’est également une ouverture, en ce sens on va exposer les perspectives futures, qu’elles soient en terme de recherche pure ou en matière d’avenir professionnel. Enfin, c’est l’occasion de « rattraper » partiellement des oublis, des erreurs qui apparaissent dans le texte écrit et d’exposer les problèmes rencontrés. L’idée est également d’anticiper ainsi les questions du jury.
C’est un vrai film que vous êtes en train de faire, il faut donc d’abord écrire l’histoire. C’est la troisième étape, celle du scénario. Attention ce n’est pas la copie orale de votre mémoire écrit, c’est une histoire que vous allez écrire spécialement pour la soutenance à partir de l’étape 2. Ici, vous devez absolument tenir compte d’impératifs techniques : à qui je m’adresse et surtout j’ai combien de temps ? On peut raconter une même histoire en 20 minutes ou en 2 heures selon que l’on va ou non rentrer dans le détail, faire des digressions, aller à l’essentiel… Attention au hors-sujet. Enfin, je ne le dirai jamais assez : écrivez, rédigez, faites l’effort de transcrire sur le papier ou la machine ce que vous voulez dire, ça n’a rien de trivial, c’est au contraire la base même d’une communication maîtrisée !
Cette quatrième étape est peut-être la plus longue, celle qui demande le plus de créativité et peut-être de plaisir aussi. Quelle « couleur » allez-vous donner à votre présentation ? Quel style avez-vous ? De quel sujet traitez-vous ? C’est ici qu’il faut oublier les modèles Powerpoint et les présentations standards pour montrer au public que vous avez aussi une patte, une démarche visuelle propre, un vrai style. Vous allez chercher une couleur de base, des harmonies, des mise en page, des polices d’écritures, tout ce qui va être visuellement cohérent et refléter votre sujet et/ou votre personnalité. Vous allez le faire sur une diapo en utilisant notamment les masques, et c’est à partir ce cette seule diapo que vous allez décliner votre présentation.
L’étape 5, c’est celle du story-board. Elle consiste à se dire : à ce moment là, je vais dire ça et on va voir ça ! J’écris ce que je vais dire et j’imagine, je dessine ou je fabrique ce que je vais montrer ou faire. Par exemple, j’ écris : « ma zone d’étude se situe dans le département du Gers… », je montre une carte du sud-ouest où apparaissent les limites du Gers. Je fais ainsi pour chaque plan associant une diapo et son texte, mais priorité comme toujours au texte dit.
Voici, en détails et en images, l'essentiel de ce qu'il faut savoir pour écrire votre "story-board" (cliquez sur les images pour les agrandir) :
La sixième étape est en fait la plus rapide, alors que c’est toujours celle où vous perdez le plus de temps : on a un style, une diapo de référence, un ordre de montage, on va donc faire du copier/coller à la volée. Si les étapes précédentes ont été correctement réalisées, que ce soit pour 5 diapos ou pour 25, c’est pratiquement le même temps de montage. N’oubliez pas d’écrire le texte correspondant aux images et/ou aux enchaînements. C’est bien toujours le discours qui prime.
Enfin la dernière étape avant la soutenance : les tests et répétitions en vraie grandeur. C’est à ce stade qu’on va vérifier la cohérence entre ce qu’on voit et ce qu’on dit, le temps d’exposition, l’intérêt du discours. Il n’est pas nécessaire d’apprendre par cœur le discours mais il est indispensable de se le mettre en bouche plusieurs fois. Il faut faire au moins 3 répétitions : l’une pour soi (pourquoi pas devant un miroir), la deuxième en public (amis, autres étudiants…), la troisième en conditions réelles mais sans le jury.
Allez, bon bain !