pechakucha
LE PECHA KUCHA !
Une petite introduction à un vrai et bon exercice de communication visuelle et orale : le pechakucha
Terme et méthode de communication inventés par 2 architectes installés à Tokyo : Astrid Klein et Mark Dytham. Pechakucha signifie : bavardage, bruit fait par la conversation. Démarré en 2003 et depuis organisé dans plus de 700 villes dans le monde : « les nuits du PechaKucha »
Cet exercice est né d’un constat accablant : 80% des présentations powerpoint sont à mourir ! C’est même devenu une expression aux USA : « death by Powerpoint ». Les diapos sont couvertes de textes, trop compliquées, peu imagées, à faible impact visuel il y en a trop peu, l’intervenant est mou, statique, il lit, le sujet est mal traité, et le public maltraité ! Personne ne le dit ouvertement et pourtant tout le monde le pense : la très grande majorité des présentations powerpoint sont purement et simplement chiantes ! Or l’utilisation de Powerpoint est devenue quasiment obligatoire !
Les deux architectes, adeptes de la communication ont donc mis au point une méthode de présentation qui n’est pas un exemple type mais un excellent exercice à faire pour ceux qui veulent apprendre à rendre leur discours plus vivant, leurs présentations plus efficaces : le pechakucha. Il s’agit de créer une présentation autour d’un thème, d’accorder son discours aux diapositives de façon à parler (ou non) sur chaque diapo pendant 20 secondes seulement, et ce, sur 20 diapos. L’intervenant ne manipule pas puisque la transition entre les diapos est automatique au bout de 20 secondes. A lui de gérer son temps de parole pour que ça coïncide avec les diapos.
Bien évidemment l’idée n’est pas que toutes vos présentations fassent 6mn 40 ! On sait qu’une présentation dure généralement plus de 10 mn et moins de 3 heures. Concrètement :
- une présentation de projet, un entretien d’embauche dure rarement plus d’une dizaine de minute;
- Une soutenance de master est en général bloquée sur 15 à 25 mn
- Une soutenance de doctorat est un peu plus « large » , de l’ordre de 40 mn (la tendance est à une diminution générale des temps de parole !)
- Une conférence est en général programmée sur 1 heure, parfois 1 heure 30 mn
- Un cours magistral, si l’orateur est performant peut durer 2 heures, 3, parfois même 4 heures, mais c’est de plus en plus rare !!!
Il faut savoir une chose sur le temps d’écoute (et non plus de parole) : personne n’est attentif plus de 20 à 25 mn ! Donc le principe du pechakucha est juste de se forcer à un apprentissage débit / adéquation vue/discours / rythme d’exposé !
Pour avoir une idée de la quantité de « choses » que l’on peut dire en 20 secondes, on peut se baser sur les critères classiques de la parole. Par exemple, une conversation c’est de l’ordre de 200 mots par minute. Si je lis ou je récite, je vais pouvoir « normalement » dire la première strophe de la chanson « Orly » de Jacques Brel. Ce qui concrètement correspond à 4 lignes d’écriture sous word en calibri 11. Il va donc faire vous baser sur cette référence pour « penser » votre pechakucha.
Donc, créer une diapo typique pour du pechakucha sera de ce type – Un visuel + en commentaire le texte qui dure 20 secondes : "Ils sont plus de deux mille , et je ne vois qu'eux deux La pluie les a soudés , semble-t-il l'un à l'autre Ils sont plus de deux mille , et je ne vois qu'eux deux Et je les sais qui parlent - Il doit lui dire: je t'aime - Elle doit lui dire: je t'aime - Je crois qu'ils sont en train - De ne rien se promettre - C'est deux-là sont trop maigres - Pour être malhonnêtes Ils sont plus de deux mille , et je ne vois qu'eux deux"
Donc, l’exercice de pechakucha va consister à « raconter une histoire », sur 20 diapos, avec un début, un milieu et une fin, en 20 secondes par diapo, avec visuel et texte en adéquation.
Voici les différentes étapes pour préparer votre pechakucha :
- Définir le sujet (il faut connaitre et aimer son sujet sinon c’est impossible !)
- Écrire un scénario « large » (de quoi je parle d’abord, puis ensuite, comment j’introduis, comment je conclus…)
- Écrire le texte de chaque diapo (Dans la zone « commentaire »), il sera toujours temps de faire un copier/coller word après
- Adopter un style (harmonie colorée) (de quel sujet je parle ? C’est quoi mes couleurs ? Qu’est ce que « j’aime »…)
- Faire une mise en page générale (utiliser la technique du masque : fond, textes de marges, logos…)
- Faire le visuel de chaque diapo : Qu’est ce que je mets à regarder pendant que le public entend ça ?
- Tester « discours » / « visuel »
- Tester temps de discours / temps de passage
- Répéter ou apprendre par cœur (quelques notes éventuelles mais pas de lecture)
- Envoyer !
Quand le discours démarre, vous ne vous occupez plus du diaporama, vous êtes face public, les diapos défilent. Vous jetez un œil de temps en temps (si vous n’avez pas de retour écran) vous voir si vous êtes synchro mais en aucun cas vous ne tournez le dos au public. Vous montrez éventuellement. Vous pouvez également « mordre » légèrement sur l’écran. Certains poussent la perfection jusqu’à se prévoir « une place » sur l’écran par exemple en décidant d’une zone noire ou avec des images neutres d’un côté ou de l’autre des diapos. Attention cependant à la lumière du vidéoprojecteur dans les yeux !!!
Il existe des techniques et des « jeux » dérivés du pecha kucha. Le plus célèbre et le plus en vogue à l’heure actuelle dans nos milieux est « ma thèse en 180 secondes ». Les présentations « ignite » (littéralement « enflammer ») sont très proches des pecha kucha : 5 mn, 20 diapos. Comme la présentation est beaucoup plus courte, l’importance est mise sur la personne et la promotion d’un concept, d’une idée… Mais n’est-ce pas ce qu’on retrouve dans les fameux radios crochets et tous ces concours TV ???
Voici des exemples en vidéo très sympas…
http://www.speaker.org/video/pechakucha.html
http://www.pechakucha.org/watch
A vous maintenant !